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L'église Saint-Boniface

L'histoire

Notre village a connu plusieurs lieux de culte successifs qui, à chaque fois, ont disparu dans les bouleversements de l’histoire.
Au cours de la première guerre mondiale, la ligne de front se stabilise dans le secteur de Burnhaupt dès l’automne 1914. L’église (datant de 1784), comme tout le village, subit des dommages irréparables.

De l’ancienne église nous conservons une statue du 17ème siècle de saint Sébastien, patron secondaire de la paroisse. Après avoir été rénovée en 2006 elle a été placée dans le transept sud.
Au retour de la population en 1919, la priorité est au déblaiement et à la reconstruction des habitations. Ce n’est donc que le 30 septembre 1928 que la première pierre de l’église actuelle peut être posée. Les travaux sont rapidement menés puisque le baptême des cinq nouvelles cloches est célébré le 9 juin 1929 et la première messe a lieu dans la nuit de Noël 1929.

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Entre audace et modernité…

Selon le souhait de l’architecte, Paul Gélis, et sous l’impulsion du curé Joseph Muller, le nouvel édifice se veut résolument moderne. Seules deux églises en Alsace ont été bâties dans ce style «art-déco» en vogue au début du 20ème siècle.

Au début des années 1930, la décoration et l’ameublement intérieur vont garder cette harmonie d’ensemble pour ce qui est du choix des couleurs, des matériaux et des figurations. C’est ainsi que l’on peut admirer :

L’orgue Schwenkedel
L’instrument date de 1932 et a été classé monument historique en 1992, aussi bien pour la beauté et l’originalité de son buffet que pour sa partie instrumentale. Le buffet a été dessiné par Paul Gélis lui-même et représente la lyre du Roi David (les tuyaux de façade en sont les cordes), ce qui donne une impression de légèreté à l’ensemble, malgré ses dimensions impressionnantes. 

Article sur l'orgue

Les autels et la chaire
Le maître-autel, les autels latéraux et la chaire ont été réalisés dans un esprit « byzantin », alliant le marbre à l’éclat des mosaïques

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Les boiseries
Les bancs, les confessionnaux et la décoration du chœur sont l’œuvre des ateliers Brutschy de Ribeauvillé.
Une décoration très riche a été sculptée, notamment sur les confessionnaux où l’artiste a fait figurer les sept péchés capitaux (paresse, orgueil, gourmandise, luxure, avarice, colère et envie) sous forme d’animaux représentatifs.
Le chemin de croix en bois de tilleul est en partie classé (réalisé par Berger Rudloff).
Enfin les panneaux ornant les murs du chœur valent que l’on s’y attarde. Des médaillons rassemblant tous les symboles de l’Eglise (barque de Pierre, évangélistes, rose mystique, alpha et oméga, eucharistie, agneau pascal, etc.) donnent un sens au sacré du lieu.

L'histoire
Entre audace et modernité
L'orgue Schwenkedel
Les autels et la chaire
Les boiseries
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La statue de la Vierge Marie
Œuvre plus récente, puisque sculptée par Erny vers 1970 à la demande du curé Martin Studer, cette statue mélange de douceur et de sobriété a trouvé sa place sur un autel latéral suite au remaniement intérieur dans l’esprit du concile Vatican II.

Les vitraux
Réalisés en 1930 par les ateliers Ott Frères de Strasbourg, l’ensemble de vitraux frappe d’emblée le visiteur. Les teintes allant du plus sombre (bleu et violet) au plus pâle (jaune clair), la position hiératique des personnages, les scènes où foisonnent une faune et une flore extraordinaire, en font une des œuvres majeures de l’édifice. Cinq tableaux principaux - Christ-Roi de l’univers - Chute d’Adam et d’Eve au Paradis – Nativité - Assomption de la Vierge Marie - Vie de saint Jean-Baptiste - alternent avec des saints ou des prophètes de l’histoire de l’Eglise.
Dans un style très moderne, en harmonie avec l’architecture et le mobilier intérieur, ils véhiculent un langage figuratif aussi bien que symbolique. En effet, chaque baie regorge d’allégories qui ont leur source dans l’histoire du Christianisme et qui demandent à être décodées par le pèlerin, le paroissien ou le visiteur. Ce choix de l’architecte participe à la sacralité du lieu et à une mise en valeur de la vie spirituelle.

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Les cloches
Commandées auprès de Georges Farnier, fondeur à Robécourt (88), en 1928, les cinq cloches sont baptisées le 9 juin 1929. Le nouveau bourdon porte l’inscription : « Sonnerie de 5 cloches rétablie en l’an de grâce 1928 par les soins de la coopérative des églises dévastées du Haut-Rhin ».
La sonnerie n'est plus totalement Farnier aujourd'hui, car la cloche n°3 fut refondue par Louis Bollée et ses fils, fondeur dans le Loiret, en 1948 suite à une fêlure dans l’ancienne cloche. Cela apporte une touche d'originalité, la sonnerie est assez imposante. Elle est un Salve Regina complet.

Cloche                 Nom                     Année             Diamètre (mm)               Poids (kg)               Note

    1                       Sacré-Cœur.          1928                 1 535                               2 246                     Do 3

    2                       St-Boniface.          1928                 1 218                               1 093                     Mi 3

    3                       Ste-Marie              1948                 1 024                                  648                     Sol 3

    4                       St-Sébastien         1928                   912                                  460                      La 3

    5                       Ste-Odile              1928                   765                                  259                      Do 4

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En 1944, les cloches sont descendues par l’occupant allemand en vue d’être fondues pour l’artillerie de guerre. Heureusement, l’avancée rapide des Alliés empêchera leur départ, sauvant nos cloches de la folie meurtrière des hommes.
La sonnerie de Burnhaupt-le-Haut est réputée parmi les campanophiles (entendez les amateurs de cloches) et même les campanologues (spécialistes des cloches). C’est ainsi que le Plenum (toutes les cloches sonnant à la volée) a été enregistré à deux reprises.

L'horloge
Lors de la construction de l’église l’entreprise Terraillon de Morez (39) fut mandatée pour équiper le bâtiment d’une horloge mécanique pouvant d’une 
part sonner les quarts d’heure et d’autre part piloter les quatre cadrans ou montres. Cette horloge nichée au cœur du clocher reste malgré son âge toujours vaillante et ceci grâce à quelques personnes qui l’ont et continuent de l’entretenir.
Sur un plan technique la mécanique 
d’origine s’appuie sur un système comparable aux horloges murales (comtoise) à savoir un balancier et des contrepoids donnant la force nécessaire pour animer l’ensemble. Le pilotage des quatre cadrans est assuré par un ensemble de tiges d’acier, d’engrenages et de cardans.
Les sonneries se font par l’intermédiaire d’ensembles de tringles et de marteaux actionnés par des leviers de force de l’horloge. Pour les quarts d’heure se sont deux marteaux qui frappent alternativement les cloches Sainte-Marie et Saint-Boniface, pour les heures, un seul marteau vient frapper la cloche du Sacré-Cœur.

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Au fil du temps cette mécanique n'a été que peu modifiée, une première modification fut l’ajout d’une horloge à quartz pour piloter de manière plus précise et plus stable l’ensemble. Cette horloge à quartz remplace le principe du balancier en fournissant une impulsion toutes les minutes. La dernière modification en date concerne l’activation de la sonnerie de l’Angélus. Jusqu’à la rénovation de l’installation électrique en 1989, cette sonnerie était couplée au mécanisme de l’horloge, depuis lors elle est commandée par un programmateur journalier.

La statue de la Vierge Marie
Les vitraux
Les cloches
L'horloge

Mais arrêtons-nous un instant sur…

Le vitrail de la Genèse

Placé dans le transept sud, cet ensemble de trois baies représente Adam et Eve dans le jardin d’Eden. Au centre l’arbre de la connaissance est dominé par la figure du serpent tentateur. Les traits de son visage et le bleu gris de sa peau ne laisse aucun doute au spectateur sur son identité. Il contraste avec la beauté du paysage.
Le verrier d’art a enrichi le tableau d’une faune et d’une flore luxuriante. Plus d’une vingtaine d’animaux donnent vie au jardin, du lion aux oiseaux en passant par le lièvre.
Les personnages figés donnent une impression de réalisme à l’ensemble. Cette approche artistique déjà proche du cubisme utilise beaucoup les couleurs primaires (vert, rouge, bleu, etc.) pour marquer un retour à l’essentiel.

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Une nouvelle statue de saint Boniface

L’art sacré n’est pas figé et chaque génération peut apporter sa pierre. Une statue du saint patron se trouvait dans l’église détruite pendant la Grande guerre, elle n’a jamais été remplacée. Aujourd’hui seul un vitrail du chœur évoque saint Boniface.
En 2009, à l’occasion du 80ème anniversaire de la reconstruction de l’édifice, l’association Renouons avec les Traditions avait doté l’église d’une statue contemporaine de saint Boniface. Une création de l’artiste parisienne Fleur Nabert marque donc le 21ème siècle dans ce lieu.

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Textes: Marc Bohrer, Claude Kirscher
Crédits photos: Niala Prod, Marc Bohrer, Claude Kirscher
Crédits vidéos: Niala Prod, Cloches Haute-saônoises, Campagnobelfortaine

Le citrail de la génèse
Statue de Saint-Boniface
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